ISBN-13: 9781523875344 / Francuski / Miękka / 2016 / 520 str.
ISBN-13: 9781523875344 / Francuski / Miękka / 2016 / 520 str.
Chapitre 1 NOUS N'IRONS PLUS AU BOIS... Lumineuse et claire, cet apres-midi d'octobre 1744 semblait une fete du ciel, avec ses vols d'oiseaux au long des haies, ses legers nuages blancs voguant dans l'immensite bleuatre, son joli poudroiement de rayons d'or dans l'air pur ou se balancaient des parfums et des frissons d'automne. Sur le chemin de mousses et de feuilles qui allait de l'Ermitage a Versailles, - des humbles chaumieres au majestueux colosse de pierre, - un cavalier s'en venait au petit pas, renes flottantes au caprice de son alezan nerveux et souple. Le chapeau cranement pose de cote sur le catogan, la fine rapiere aux flancs de sa bete, svelte, elegant, tout jeune, vingt ans a peine, la figure empreinte d'une insouciante audace, la levre malicieuse et l' il ardent, il souriait au soleil qui, par dela les frondaisons empourprees, descendait vers des horizons d'azur soyeux; il souriait a la belle foret vetue de son automnale magnificence; il souriait a la fille qui passait, accorte, au paysan qui fredonnait; il se souriait a lui-meme, a la vie, a ses reves... Devant lui, a un millier de pas, cheminait un pieton, son baton d'epine a la main. L'homme etait poudreux, dechire. Il marchait depuis le matin, venant on ne sait d'ou - de tres loin, sans doute - allant peut-etre vers de redoutables destinees... Pres de l'etang, le pieton s'arreta soudain... C'etait, sous ses yeux, dans le rayonnement de la clairiere, dans le prestigieux decor de ce coin de foret, une vision de charme et de grace: Une jeune fille... une exquise merveille... Michel Zevaco, ne a Ajaccio le 1er fevrier 1860 et mort a Eaubonne (Seine-et-Oise) le 8 aout 1918, est un journaliste anarchiste et ecrivain francais, auteur de romans populaires, notamment de la serie de cape et d'epee Les Pardaillan. C'est l'oncle du peintre Xavier Zevaco. 1886-1900: le journaliste engage Attire par les lettres et la politique, Michel Zevaco devient journaliste, puis secretaire de redaction a L'Egalite que dirige alors le socialiste revolutionnaire Jules Roques. Il se presente sans succes aux elections legislatives de 1889 pour la Ligue socialiste de Roques. A cette epoque, il rencontre Louise Michel, Aristide Bruant, Severine, Sebastien Faure, Emile Pouget, Charles Malato, Emmanuel Chauviere, etc. En raison de la virulence de ses propos, en pleine periode d'attentats anarchistes, Michel Zevaco est condamne a plusieurs sejours a la prison Sainte-Pelagie. Par exemple, en 1890, il est arrete en avril pour provocation au meurtre en raison d'un editorial visant le ministre de l'Interieur Ernest Constans, et condamne a quatre mois de prison. Libere fin aout, il est a nouveau arrete, toujours pour provocation au meurtre, a la suite d'un editorial de L'Egalite ou il incitait les soldats a faire justice eux-memes aupres de leurs officiers. Il est egalement condamne le 6 octobre 1892 par la cour d'assise de la Seine pour avoir declare dans une reunion publique a Paris: Les bourgeois nous tuent par la faim; volons, tuons, dynamitons, tous les moyens sont bons pour nous debarrasser de cette pourriture. Durant ses sejours en prison, il se liera d'amitie avec le marquis de Mores, dont il partagera rapidement les opinions antisemites. Pourtant, en 1898, lors de l'affaire Dreyfus, alors que Bernard Lazare remet en cause la culpabilite du condamne, Zevaco s'engage dans la cause dreyfusarde, denoncant dans l'une de ses dernieres publications politiques le complot des jesuites contre Dreyfus et les juifs."