ISBN-13: 9781494491215 / Francuski / Miękka / 2013 / 316 str.
Paris, decembre 2004, peu de temps avant Noel, le corps d'un homme est retrouve au pied d'une tour de la Defense apres un detournement vers Bangkok. L'enquete se met en place entre une banque inquiete de l'impact de ce detournement sur son cours de bourse, un taiseux amateur de ladyboys, des hommes en noir aux methodes expeditives et un enqueteur ayant deja du mal a gerer sa propre existence. Cette grande traque va nous mener dans les gogos bars de Bangkok jusqu'aux plages de Phuket. Depuis l'Expressway sureleve, Bangkok-la-tentaculaire s'etend aussi loin que porte mon regard. Un chaos urbain d'echangeurs autoroutiers, de tours ultramodernes, de facades crasseuses noires de coulures, de cafouillis de cables. Des touches de couleur, celles des publicites. Les vieilles aux tons passes masquant les devantures pelees. Les recentes avec des femmes sexy vantant de la telephonie mobile ou des reseaux bancaires arborant les memes couleurs que celles des taxis: vert et jaune, bleu et rouge, mauve, rose, orange. Peut-etre pour oublier que la ville est gris sale, couleur de ce beton, de cet asphalte omnipresent. Un resume de ce que j'imagine etre une capitale d'emerging country. Au dessus de l'Expressway, un ciel blanc laiteux masque un puissant soleil qui mijote la ville a la vapeur. Le taxi passe une barriere de peage puis s'engage sur une bretelle de sortie. Des collegiennes en jupes plissees, chemisiers blancs et socquettes assorties traversent en chaussures noires basses les avenues avec un luxe de precaution. Le portable cale entre la joue et l'epaule, un homme en costume dejeune sous des parasols dans une cantine de rue installee au pied d'une de ces nombreuses passerelles de beton qui enjambent les avenues. Partout de la publicite, des enseignes, sur les facades, les commerces... HomePro, Wall Street Institute, Centre Point... Une planete commerciale. Des feux tricolores se balancant sur des cables avec des comptes a rebours trop longs, d'autres publicites sur des pylones de beton supportant des grappes de cables (..). Chaque homme passe sa vie a chercher une posture, une attitude qu'elle soit sociale, morale ou religieuse. Une position pas trop inconfortable, pas trop incoherente ou il puisse atteindre une forme de repos, en attendant la mort. Comme les dormeurs de l'avion, la plupart du temps, nous ne parvenons jamais a atteindre cette contenance. Une quete inachevee de la sagesse qui constitue peut-etre l'essence meme de l'existence. Dans ce Gogobar, les clients blases reluquent les pouliches offertes en pature. Des penitents deprimes devant une biere qu'ils boivent par toutes petites gorgees, comme du the bouillant. Des rapiats, des Cheap Charlies comme dit Fon, qui font durer leur verre pour eviter une nouvelle conso. Ici comme a Bangkok, le touriste sexuel a le plus souvent la mine renfrognee, le regard morne et la chair triste. Tout rempli d'un ennui qui semble le poursuivre comme une ombre malefique. Coucher avec des filles jeunes ne donne que l'illusion de la jeunesse, ne procure que l'apparence de la seduction. Rien n'est pire que ces corps dissemblables qui se penetrent: cuir ride contre peau d'infante, bouche fanee fouillant des levres vermeilles, chairs molles s'epuisant sur des corps vigoureux. Les miroirs des Gogobars ressemblent au portrait demultiplie de Dorian Gray ou se reflete une jeunesse enfuie. Jusqu'a ces pilules bleues qui rappellent le desir evanoui. Jusqu'a cet eclair de degout dans les yeux des nouvelles qui n'ont pas encore appris a faire semblant. Les Gogos ressemblent a des temples paiens ou des damnes assis en cercle viennent celebrer le culte de leur jeunesse enfuie. En essayant de retrouver la trace de cet homme etrange, le narrateur va plonger a son tour dans les nuits blanches des bas-fonds de Bangkok puis de Patong, sur l'ile de Phuket, et decouvrir qu"