Tout est mystère, magie, sortilège, tout ce qui s'accomplit entre le moment de poser sur le feu la cocotte, le coquemar, la marmite et leur contenu, et le moment plein de douce anxiété, de voluptueux espoir, où vous décoiffez sur la table le plat fumant. Des démons, connus du cuisinier, conspirent contre le chef-d'oeuvre : ils ont noms Vent-d'Ouest, qui renfonce dans la gorge de la cheminée, et jusque sous le couvercle des casseroles, la fumée à goût de créosote ; - Bois-mal-séché, qui flambe d'un bout et pleure de l'autre ; - Soleil, qui chauffe le tuyau du tirage et le frappe...
Tout est mystère, magie, sortilège, tout ce qui s'accomplit entre le moment de poser sur le feu la cocotte, le coquemar, la marmite et leur contenu,...
- Vous qui n'avez aucun sujet de rester à Paris, disais-je en mai 1940 à mon vieil ami - comment vais-je l'appeler ? mettons Chaveriat, oui, Albin Chaveriat ; les Chaveriat sont assez nombreux en France, venus du pays basque, enracinés dans la Franche-Comté et un peu partout, pour qu'aucun d'eux ne réclame contre l'usage que je fais de son nom - vous qui ne ferez que languir à Paris tant que durera la guerre, fixez-vous pour un bout de temps à la campagne. Pourquoi n'iriez-vous pas retrouver Curnonsky à Riec-sur-Belon, chez Mélanie ?
- Vous qui n'avez aucun sujet de rester à Paris, disais-je en mai 1940 à mon vieil ami - comment vais-je l'appeler ? mettons Chaveriat, oui, Albin C...
Qu'est-ce que tu as ?... Ne prends pas la peine, en me répondant : « Rien », de remonter courageusement tous les traits de ton visage ; l'instant d'après, les coins de ta bouche retombent, tes sourcils pèsent sur tes yeux et ton menton me fait pitié. Je le sais, moi, ce que tu as. Tu as que c'est dimanche et qu'il pleut. Si tu étais une femme, tu fondrais en larmes, parce qu'il pleut et que c'est dimanche, mais tu es un homme, et tu n'oses pas. Tu tends l'oreille vers le bruit de la pluie fine - un bruit fourmillant de sable qui boit - tu regardes malgré toi la rue miroitante et les...
Qu'est-ce que tu as ?... Ne prends pas la peine, en me répondant : « Rien », de remonter courageusement tous les traits de ton visage ; l'instant d...
C'est folie de croire que les périodes vides d'amour sont les « blancs » d'une existence de femme. Bien au contraire. Que demeure-t-il, à le raconter, d'un attachement passionné ? L'amour parfait se raconte en trois lignes : Il m'aima, je L'aimai, Sa présence supprima toutes les autres présences ; nous fûmes heureux, puis Il cessa de m'aimer et je souffris... Honnêtement, le reste est éloquence, ou verbiage. L'amour parti, vient une bonace qui ressuscite des amis, des passants, autant d'épisodes qu'en comporte un songe bien peuplé, des sentiments normaux comme la peur, la gaîté,...
C'est folie de croire que les périodes vides d'amour sont les « blancs » d'une existence de femme. Bien au contraire. Que demeure-t-il, à le racon...