Chapitre 1. Natorp - La critique du "pseudo-donné" positiviste et le vrai sens de l’être-donné comme Aufgabe dans les premiers écrits logiques (1887).- Chapitre 2. Natorp - La critique de l’idée proto-phénoménologique d’un accès immédiat au donné et la définition de l’être-donné comme ὕλη dans les premières versions de la psychologie critique (1888-1904).- Chapitre 3. Natorp - La critique de l’hypothèse kantienne d’un phénomène et la redéfinition de l’être-donné comme idée régulative dans la Psychologie générale (1912).- Chapitre 4. Husserl – Le donné de la perception : le divorse phénoménologique des notions de donné et de sensation dans la théorie intentionnelle de la perception (1898-1905).- Chapitre 5. Husserl - Les données hylétiques : la réhabilitation du donné sensoriel sous sa forme phénoménologique réduite dans la théorie transcendantale de la perception.
Virginie Palette got her PhD at the Universities of Freiburg and Paris-Sorbonne in 2013. She currently works as associate professor and researcher at the Centro de Estudios de Fenomenología y Psiquiatría, Medical Faculty and Humanities Institute, Universidad Diego Portales, Santiago de Chile.
She is also member of the Husserl-Archive at the École Normale Supérieure (ENS) in Paris, where she co-organizes since 2013 the research seminar “Lexiques du donné”.
Her main research interests include: Theories of Knowledge (Neo-Kantianism), Phenomenology, Hermeneutics, Late 19th Century Scientific Psychology and Positivism, last but not least Philosophy of Medicine (Methodological Foundations of Psychiatry).
Cet ouvrage explore les critiques du donné dans le néokantisme et la phénoménologie allemands. Il révèle la portée considérable de ces critiques, qui impliquent en même temps une controverse avec le positivisme de la fin du XIXème siècle et un dialogue substantiel avec l’Esthétique transcendantale de Kant. En posant les questions de la sensation et de la perception, la présente monographie permet de ménager un accès privilégié aux enjeux fondamentaux de la philosophie austro-allemande au tournant du XXème siècle.
Lorsqu’il est question du donné ou des critiques du donné dans le discours philosophique contemporain, et cela arrive souvent dans les débats sur la perception en philosophie de l’esprit, c’est toujours à la controverse analytique autour du « mythe du donné » que l’on fait référence – controverse, qui a vu le jour en 1956, lorsque le philosophe américain Wilfrid Sellars publie Empirisme et philosophie de l’esprit. Or, il est intéressant d’observer que la critique sellarsienne du « mythe du donné » a été préfigurée, en un sens partiel mais important, par les objections que les néokantiens et les phénoménologues ont adressées à la notion de donné au tournant du XXe siècle. La présente monographie comble cette lacune béante de l’historiographie classique, qui a jusqu’ici accordé peu d’attention à la constance de cette critique dans toutes les philosophies marquées par l’héritage de Kant.