ISBN-13: 9781495985157 / Francuski / Miękka / 2014 / 204 str.
Extrait Les m urs du jour Quoique garcon, M. Dunscomb ne vivait pas seul. Il avait avec lui un neveu et une niece, enfants orphelins d'une s ur morte depuis plusieurs annees. Ils portaient le nom de Wilmeter, qui, dans les conversations de famille, etait presque toujours prononce Wilmington. C'etait Jack Wilmington et Sally Wilmington, a l'ecole, a la maison et avec les intimes, mais, pour nous conformer a l'usage du monde exterieur, nous leur conserverons le plus souvent les noms de M. John Wilmeter et de miss Sarah Wilmeter. A huit heures et demie d'une belle matinee du mois de mai dernier, lorsque les roses commencaient a etaler leurs brillantes couleurs parmi les feuilles verdoyantes qui ombrageaient la cour de M. Dunscomb, les trois personnes dont nous venons de parler etaient assises a dejeuner. Les fenetres etaient ouvertes, et un air doux et parfume remplissait l'appartement. La salle a manger donnait sur la cour qui, parsemee de buissons, semblait, par sa dimension, et par les soins de Sarah, une espece d'oasis dans ce desert de briques. La famille n'etait pas seule ce matin-la. Jack avait invite un nomme Michel Millington, qui, dans ce petit cercle, paraissait etre tout a fait chez lui. L'appetit allait bon train, quoiqu'il restat dans les quatre tasses du the ou du cafe, et Sarah remuait le sien nonchalamment, pendant que son tendre regard se portait avec interet sur les figures des deux jeunes gens. Jack avait une feuille de papier placee entre eux deux, leurs tetes se touchaient, et tous deux etudiaient ce qui y etait ecrit au crayon. Quant a M. Dunscomb, il etait entoure de documents de toutes sortes. Deux ou trois journaux du jour, qu'il regardait sans les lire, etaient etendus, tout ouverts, sur le parquet; de chaque cote de son assiette etaient une requete, quelques baux ou renouvellements d'actes, tandis qu'il tenait a la main une copie du nouveau Code dont on a tant parle. Il semblait peu partisan de cette grande innovation. Il grommelait ca et la en lisant, posait de temps en temps le livre, et paraissait mediter. Tous ces mouvements etaient entierement perdus pour Sarah, dont les doux yeux bleus etaient attaches sur la contenance des deux jeunes gens. A la fin, Jack saisit le papier, et ecrivit precipitamment une ligne ou deux avec le crayon."