ISBN-13: 9781516912827 / Francuski / Miękka / 2015 / 206 str.
Marie de Solms Dans ce deuxieme volume de la serie Le piege aux maris, Marie de Solms poursuit le developpement de l'intrigue. On y voit Suzanne-la-folle effectuer un retour sur elle-meme, Madame Baldy, la forgeronne, tenter de lancer sa fille Antoinette dans le monde - mais de quel monde s'agit-il ? - pour lui faire oublier Pierre, son amoureux mobilise, et decore pour sa conduite. Les deux mechants Baratte et Klauss poursuivre leurs machinations, les deux amis, Roger et Gabriel, monter de Limoges a Paris - l'un pour devenir comedien, l'autre pour courtiser Mathilde Houlot - ou ils retrouvent Georges devenu journaliste etabli . Malgre quelques prejuges desagreables de l'epoque et certaines digressions, ce deuxieme tome se laisse lire avec plaisir. Premiere edition en 1866 I Comment se perdent les femmes. Le vicomte de Chatenay ne s'etait pas trompe, quand il avait dit que la veuve de Moronval viendrait lui demander des nouvelles de son fils. Des le lendemain de ce souper a la Maison-Doree, que nos lecteurs n'ont sans doute pas oublie, une femme elegamment vetue, mais d'un exterieur convenable, se presentait a son hotel et lui faisait demander un moment d'entretien. Le vicomte jeta les yeux sur la carte que venait, de lui remettre son domestique et ne put s'empecher de sourire en lisant ce nom: Suzanne Moronval. -Allons, se dit-il, j'avais devine juste. Faites entrer dans le petit salon. Encore une etude a faire, ajouta-t-il Je vais donc savoir ce qu'il y a au fond du c ur de cette femme Et il penetra dans la piece ou Suzanne, pale comme une morte, l'attendait debout, la main appuyee sur le dos d'un fauteuil. -Asseyez-vous, madame, lui dit poliment le vicomte, et veuillez m'apprendre le motif de cette visite. -Monsieur..., ne me reconnaissez-vous pas? -Non, madame. La carte que vous m'avez fait remettre porte le nom de Madame Moronval, et je n'ai jamais eu l'honneur de me trouver avec cette dame. Je suis heureux du hasard qui nous met en presence, et je vous supplierai de ne pas oublier que c'est a madame Moronval, seulement, que je desire avoir affaire... Mais, je vous le repete... asseyons-nous et causons Il approcha un fauteuil pres de Suzanne qui s'y laissa plutot tomber qu'elle ne s'y assit. Puis, comme le vicomte semblait decide a ne point entamer la conversation, elle prit la parole en ces termes: -Monsieur, hier au soir, dans un souper a la Maison-Doree, vous avez laisse tomber quelques paroles dont le sens n'a pas ete perdu pour moi: vous etiez l'ami de M.Moronval, et je vous reconnais tous les droits a hair et a mepriser la femme qui fut cause de sa mort, et dont la conduite fut un scandale public. - Mais, monsieur le vicomte, M.Moronval avait laisse un enfant en mourant... Et vous savez ou cet enfant a ete place? -Je le sais, oui, madame -Eh bien, monsieur..., ou est mon fils? -Madame..., j'attendais votre visite..., je l'avoue; mais, avant de vous indiquer le lieu ou habite le fils d'un homme auquel j'avais voue la plus vive amitie, j'ai besoin d'avoir avec vous un entretien solennel. -Parlez, monsieur, je suis prete a repondre a tout ce qu'il vous plaira de me demander. -Je vous avertis que je vais etre plus qu'indiscret. Vous avez prononce tout a l'heure les mots de haine et de mepris: je n'ai le droit ni de vous hair, ni de vous mepriser. Je ne vous connais pas, et M.Moronval, en mourant, n'a charge personne de le venger du mal que vous pouvez lui avoir fait. Ce que j'ai a vous demander est fort simple, et vous pouvez me repondre sans craindre aucune recrimination de ma part. Cet enfant... est-il reellement le fils de M.Moronval? -Oh monsieur... -Repondez-moi, madame... Ma question est delicate, je le sais; mais il faut que je sache a quoi m'en tenir a ce sujet. -V"