ISBN-13: 9781517742928 / Francuski / Miękka / 2015 / 390 str.
ISBN-13: 9781517742928 / Francuski / Miękka / 2015 / 390 str.
Paul Feval est un ecrivain francais, ne le 29 septembre 1816 a Rennes 1] et mort le 7 mars 1887 a Paris 7e. Son uvre, composee de plus de 200 volumes dont de nombreux romans populaires edites en feuilleton, eut un succes considerable de son vivant, egalant celle d'Honore de Balzac et d'Alexandre Dumas. Les jeunes annees Paul Henry Corentin Feval nait le 29 septembre 1816 a trois heures et demie du soir dans l'hotel de Blossac, rue du Four-du-Chapitre a Rennes. Son pere, royaliste et chretien, originaire de Troyes appartient a la petite magistrature, il est conseiller a la cour royale de la ville. Sa mere, Jeanne-Josephine-Renee Le Baron, est Bretonne de la region de Redon, et petite-fille du jurisconsulte Henri Francois Potier de La Germondaye. La famille est nombreuse (cinq enfants) et les revenus sont insuffisants. En 1826, a l'age de 10ans, Paul entre comme interne au college royal de Rennes (aujourd'hui, lycee Emile-Zola). Son pere meurt l'annee suivante. En troisieme, au plus fort des troubles revolutionnaires de 1830, il affiche au college des opinions monarchistes, declenche des bagarres. Le proviseur le prie d'aller se calmer a la campagne. Il passe quelques mois chez son oncle, le comte Auguste de Foucher de Careil, au chateau de la Foret-Neuve, en Glenac. Le sejour va le marquer profondement. Des conspirateurs s'assemblent la nuit au chateau, on fond des balles. Paul laisse son imagination s'enfievrer, il ne reve que batailles et massacres. Il entend des legendes macabres a la veillee, parcourt les landes, erre entre les marais, s'enfonce dans les brouillards, recueille des recits de la bouche d'anciens chouans de 1793... Il revient a Rennes en janvier 1831, et entre en classe de seconde. Il obtient son diplome de bachelier en 1833 EXTRAIT: I La fontaine Saint-Julien. Le soleil descendait a l'horizon derriere les cimes de la Sierra de Gredos; c'etait le soir d'une journee etouffante, au mois de juin, en l'annee 1809. La plaine fertile qui s'etend du pied des montagnes au cours du fleuve presentait un aspect desole; aussi loin que l' il pouvait se porter, toutes les terres etaient en friche et ressemblaient a une lande incendiee. Deux lignes de verdure, le Tietar au sud, l'Alberche au sud-est, fermaient cependant l'horizon aride, indiquant le passage des deux rivieres qui serpentent avec lenteur et vont porter au Tage leurs eaux, richesse de la contree. Il y avait foule autour de la fontaine de Saint-Julien-de-Cabanil, qui forme une oasis ombragee de grands arbres entre Monbeltran et le petit village de Saint-Jacques-sous-Cabanil, dans la partie la plus occidentale de la Vieille-Castille; on avait entendu, depuis midi, une fusillade tres-vive, engagee dans la direction de Plasencia, et quelques curieux, eclaireurs de la politique villageoise, avaient couru chercher des nouvelles. La foule, rassemblee autour de la fontaine, etait composee de campagnards des deux sexes et de tout age, auxquels se melaient quelques tonsures et aussi quelques bons gaillards, portant sous leurs manteaux bruns les costumes divers et presque tous pittoresques des provinces du centre: paysans, muletiers, artisans, contrebandiers de la frontiere portugaise et meme brigands de la Sierra. Pendant l'orage l'homme peut, dit-on, se coucher impunement entre le lion et le tigre: le serpent a sonnettes lui-meme perd le besoin de mordre durant les grandes convulsions de la nature tropicale: ainsi en etait-il a l'heure supreme de cette crise ou se tordait l'Espagne. Les inimities sommeillaient, la vengeance etait morte, toute haine qui n'etait pas celle de l'etranger disparaissait avec toute crainte qui n'etait pas celle de l'ennemi. D'un bout a l'autre de la Peninsule, comme ici, au bord de la Fuente de San Julian de Cabanil, le pretre coudoyait le bandit, et le villageois fanatique s'asseyait aupres du gitan"