Bercé, pêle-mêle, par Gotlib, Hara Kiri, le glam-rock, Achille Talon, le punk, Gaston Leroux, David Bowie, Arthur Rimbaud, Reiser, Philip K. Dick, Lou Reed, Baudelaire, Tamara de Lempicka, le concombre masqué... Kino Frontera (pseudo qu'il s'est choisi en 1984 - année prophétique) navigue entre la musique, participant un temps aux groupes Doc Vinegar, Jim Younger's Spirit et auparavant Party d'Athènes, et l'image, ici expression d'une créativité sans demie mesure - proposant un cadrage débridé au service de couleurs acidulées car ainsi va son âme, enfin, la plupart du temps.Il flirte facilement avec une écriture humoristique, sarcastique, souvent poétique; les mots s'enchaînent pour dévoiler un mental ancré dans la vérité qui, si elle est bonne à dire, va mieux en le disant, quand elle n'est pas forcément bonne à entendre... Il faut avoir lu Kino pour trouver les bonnes réponses à des questions que parfois on ne se posait même pas (Expolars, Messages aux huiles essentielles)... Et c'est tout l'objet d'ailleurs, de sa propension à marcher sur des bordures infimes sans pour autant tomber dans le vide. Parce que pour lui, le vide, c'est insupportable même si, au demeurant, il reste un solitaire qui se joue de la solitude... occupé à circonscrire la fuite du temps.Il est discret, élégant, sombre, complexe sans être compliqué et paradoxalement flamboyant... fidèle, loyal, aimant remplir sa maison d'amis... Il cuisine... Les soirées s'étirent en musique, bon vins, cakes et caillettes (explications dans l'ouvrage), en rires, sourires... et coups de pieds à l'ennui.Kino est un artiste à tiroirs multiples; il dira qu'il fait tout ça en amateur... au sens premier et littéral du terme... et c'est toujours comme ça quand il aime. Et inversement. Parce que quand il n'aime pas...CBJe décline toute responsabilité concernant les éventuelles qualités que pourrait me prêter cette bio...KF