ISBN-13: 9781508538530 / Francuski / Miękka / 2015 / 454 str.
Origines: Durant l'intense periode de contestations contre le regime colonial qui preceda la guerre d'independance des Etats-Unis, un certain Charles Lynch (1736-1796), patriote de l'Etat de Virginie, decida de reformer la facon dont la justice etait appliquee dans sa region. Juge de paix, il instaura des proces expeditifs menant parfois a des executions sommaires a l'encontre des defenseurs de la couronne britannique. Il reunissait la cour, recrutait les jures et presidait a l'execution. Quand la cour devait ajourner, le prisonnier etait execute. La loi de Lynch se repandit dans les territoires de l'Ouest americain et s'y developpa jusqu'a l'etablissement et la consolidation de l'Etat de droit. Lynch devint par la suite senateur. Vers 1837, la loi de Lynch donna naissance au mot lynchage particulierement en Nouvelle-Angleterre ref.necessaire] ou, en depit des lois qui les protegeaient, des noirs furent poursuivis par des Comites de vigilance, qui donneront naissance au Ku Klux Klan. Dans le Sud des Etats-Unis, le mepris de regles de procedure considerees comme favorables aux criminels est renforce par l'hostilite au gouvernement federal. Extrait; I Le Jacal Vers les trois heures du soir un cavalier revetu du costume mexicain, suivait au galop les bords d'une riviere perdue, affluent du Rio Gila, dont les capricieux meandres lui faisaient faire des detours sans nombre. Cet homme, tout en ayant constamment la main sur ses armes et l' il au guet afin d'etre pret a tout evenement, excitait son cheval du geste et de la voix, comme s'il eut eu hate d'atteindre le but de son voyage. Le vent soufflait avec violence, la chaleur etait lourde, les cigales poussaient, sous les brins d'herbe qui les abritaient, leurs cris discordants; les oiseaux decrivaient lentement de longs cercles au plus haut des airs, en jetant par intervalle des notes aigues; des nuages couleur de cuivre passaient incessamment sur le soleil dont les rayons blafards etaient sans force, enfin, tout presageait un orage terrible. Le voyageur ne semblait rien voir; courbe sur le cou de sa monture, les yeux ardemment fixes devant lui, il augmentait la rapidite de sa course sans tenir compte des larges gouttes de pluie qui tombaient deja, et des sourds roulements d'un tonnerre lointain qui commencaient a se faire entendre. Cependant cet homme aurait pu facilement, s'il l'avait voulu, s'abriter sous l'ombrage touffu des arbres centenaires d'une foret vierge qu'il cotoyait depuis plus d'une heure, et laisser passer le plus fort de l'ouragan; mais un grand interet le poussait sans doute en avant, car, tout en accelerant sa marche, il ne songeait meme pas a ramener sur ses epaules les plis de son zarape afin de se garantir de la pluie, et se contentait, a chaque bouffee de vent qui passait en sifflant au-dessus de lui, de porter sa main a son chapeau pour l'enfoncer sur sa tete, tout en repetant d'une voix saccadee a son cheval: -En avant en avant Cependant, la riviere dont le voyageur suivait les bords se retrecissait de plus en plus; a un certain endroit, les rives etaient obstruees par un fouillis d'arbres, de halliers et de lianes entrelacees qui en cachaient completement l'acces. Arrive a ce point, le voyageur s'arreta. Il mit pied a terre, inspecta avec soin les environs, prit son cheval par la bride et le conduisit dans un buisson touffu au milieu duquel il le cacha, en ayant soin, apres lui avoir ote le bossal afin qu'il put paitre a sa guise, de l'attacher avec le laco au tronc d'un gros arbre. -Reste ici, Negro, lui dit-il, en le flattant legerement de la main, ne hennis pas, l'ennemi est proche, bientot je serai de retour. L'intelligent animal semblait comprendre les paroles que lui adressait son maitre, il allongeait vers lui sa tete fine qu'il frottait contre sa poi"