ISBN-13: 9781523476046 / Francuski / Miękka / 2016 / 240 str.
ISBN-13: 9781523476046 / Francuski / Miękka / 2016 / 240 str.
Extrait: Auguste, comte de Crecy, jouissait d'une grande fortune. Il avait une figure agreable, une taille noble, un grand fond d'instruction, et beaucoup d'agremens dans l'esprit. Incapable de flatter ceux que le rang et les richesses placaient au-dessus de lui, il montrait de la condescendance pour ses egaux, et de la bonte pour ses inferieurs: il s'enflammait au recit d'une belle action, et se sentait d'abord l'ami de celui qui l'avait faite. L'injustice le revoltait, surtout quand elle etait commise envers l'etre faible ou malheureux. Il regardait comme un devoir d'en signaler l'auteur, et de le poursuivre, au risque de compromettre sa propre tranquillite. Convaincu que la nature a cree les hommes pour commander aux femmes, il avait toujours un air protecteur avec elles: toutes pouvaient egalement pretendre a son appui, aucune ne pouvait pretendre a ses soins. Il regardait l'amour comme une faiblesse, cependant excusait ce sentiment dans les femmes; peut-etre meme son orgueil lui faisait-il eprouver une predilection secrete pour celles qui en avaient ete les victimes; mais il trouvait indigne de la majeste d'un homme de se laisser subjuguer par cette passion; la mort lui paraissait preferable a la honte de recevoir des lois d'une maitresse. Ce c ur si fier s'etait pourtant rendu aux charmes de Virginie, fille unique du colonel Surville, mort au champ d'honneur, en defendant sa patrie et son roi. Virginie etait un modele de beaute, de graces et de vertus: elle n'avait aucun de ces talens agreables dont on fait tant de cas de nos jours, talens qui sont peut-etre plus nuisibles qu'utiles a celles qui les possedent, qui seduisent plus qu'ils n'attachent. Sa mere, sa seule institutrice, s'etait bornee a lui donner une connaissance parfaite de ses devoirs et de sa religion. Adelaide-Gillette Dufrenoy, nee Billet a Paris, paroisse Saint-Barthelemy le 3 decembre 1765 et morte a Paris le 7 ou 8 mars 1825, est une poetesse francaise. Biographie Fille de Jacques Billet, joaillier de la couronne de Pologne et de Marie Madeleine Bresse, Adelaide-Gillette Billet apprit le latin, apres avoir recu une education soignee au sein de sa famille, au point d'etre en etat de traduire Horace et Virgile tandis que Laya l'initiait aux charmes de la poesie francaise. Elevee dans une institution religieuse sous la houlette de sa tante, S ur Felix, elle parfait l'instruction minimale que les jeunes filles recevaient. Elle epousa a dix-sept ans Simon Petit-Dufrenoy, un riche procureur au Chatelet de Paris, qui avait ete l'homme de confiance de Voltaire. Sa demeure devint le rendez-vous des beaux esprits de l'epoque alors qu'elle sentait se developper en elle une veritable vocation poetique. Son pere meurt en 1783 et elle recoit son heritage. Elle est alors en communaute de biens avec son epoux qui agit en tant que tuteur. Elle debuta, en 1787, dans la carriere des lettres, par une petite piece intitulee Boutade, a un ami et de charmantes poesies inserees dans l'Almanach des Muses. L'annee suivante, elle se risqua au theatre ou elle fit jouer l'Amour exile des Cieux, mais elle doit surtout sa reputation litteraire a ses elegies. Elle semblait au comble de la fortune et du bonheur lorsque survint la Revolution et eclata un incendie qui acheva la ruine de son mari. Le Directoire ne leur accorda aucun dedommagement et Dufrenoy accepta, sous le Consulat, une mince place de greffe en Italie, a Alexandrie. Adelaide-Gillette l'y accompagna et, lorsqu'il devint aveugle, fit de son mieux pour le suppleer, copiant les dossiers et les jugements, sans toutefois rien perdre de son genie poetique car c'est de cette epoque sombre que datent la plupart de ses elegies. La melancolie qu'elle y exprime n'etait pas feinte car elle se mourait d'ennui loin de la France."