ISBN-13: 9781544761763 / Francuski / Miękka / 2017 / 44 str.
- ...L'invasion de la France en 1792 fut, de la part de la Prusse, l'acte d'agression le plus injuste et le moins excusable. Des etats allemands avaient permis aux emigres de se rassembler en armes sur leur territoire. C'etait le droit et le devoir du roi Louis XVI d'exiger la dispersion de ces rassemblements. Les princes allemands possessionnes en Alsace demandaient au gouvernement francais de retablir les droits feodaux en cette province; le gouvernement francais refusait: il avait le droit de regler a sa guise sa constitution interieure. Il offrait une indemnite en argent; les princes n'en voulurent pas, et la guerre s'ensuivit avec l'empire. La Prusse n'y etait engagee que tres indirectement. Elle conclut un traite special d'alliance avec l'Autriche, promit 20,000 hommes, en donna 60,000, et envahit la Champagne. La Prusse a cette epoque n'aimait point les revolutions, et n'admettait pas qu'une nation reglat ses propres affaires sans prendre au prealable l'avis de ses voisins. Les ministres prussiens avaient du reste prevu tous les cas. Des l'annee 1791, a Pillnitz, ils prenaient position et posaient leurs jalons. M. de Sybel, pour qui les chancelleries d'Europe n'ont point eu d'armoires secretes, a trouve quelque part une depeche qui vaut son pesant d'or. Supposant qu'ils ne parviendraient peut-etre pas a retablir completement le gouvernement de Louis XVI, que ferions-nous alors, demandaient les hommes d'etat de Berlin, si nos armes avaient conquis l'Alsace et la Lorraine ? Quel motif aurions-nous de les restituer ? Et si nous ne les rendions pas, qui de nous devrait les posseder ? L'Autriche les conserverait-elle ? Mais alors quelle acquisition equivalente a celle-ci nous serait accordee ? Ces questions pourraient occasionner la rupture complete de l'alliance; il est donc indispensable de les resoudre avant de commencer la guerre. ...-