ISBN-13: 9789052016078 / Francuski / Twarda / 2011 / 756 str.
Le premier semestre de 1923 est marque par l operation de la Ruhr. Apres l echec de la conference de Paris, qui confirme le desaccord franco-britannique, Poincare decide avec la Belgique l envoi dans la Ruhr d une mission d ingenieurs accompagnee de troupes. Il s agit de demontrer la mauvaise volonte allemande dans la question des reparations par l exploitation d un - gage productif -. Face a la resistance passive, bientot institutionnalisee par le gouvernement allemand, l operation prend une ampleur inattendue avec l occupation de l ensemble de la Ruhr, la prise en main des territoires occupes et l etablissement d un cordon douanier avec l Allemagne.
Dans ce contexte, le ministere des Affaires etrangeres elabore, en fevrier, un plan liant les reparations, les dettes interalliees et l evacuation par etapes de la Ruhr et des territoires occupes, avec comme objectif de renforcer durablement la position economique de la France et sa securite. A partir de mars, on evoque aussi l hypothese d une autonomie et d une neutralisation de la Sarre et de la Rhenanie sous controle de la SDN. Poincare s attache a rassurer la Grande-Bretagne sur les intentions de la France et adopte la plus grande reserve a l egard de toute idee de separatisme. Il repousse toutes les tentatives allemandes pour engager des conversations en posant le prealable de l abandon de la resistance passive.
A la conference de Lausanne, Poincare privilegie la solidarite avec la Grande-Bretagne et l Italie, en particulier dans les questions economiques et financieres, meme au prix d un refroidissement des relations avec la Turquie. Le principal souci de la diplomatie francaise en Europe orientale est d eviter un conflit regional, en particulier a propos de Memel. La France apporte son soutien a la Pologne dans la question de la Galicie orientale et de Vilna, tandis que la Pologne soutient l action de la France dans la Ruhr. Le voyage du marechal Foch temoigne du rechauffement des relations entre les deux pays. Malgre des avances sovietiques et le souci d eviter un soutien a l Allemagne, Poincare maintient la position de droit sur les dettes tsaristes et les biens nationalises, tout en laissant se developper les relations commerciales privees avec l URSS."