ISBN-13: 9781539188483 / Francuski / Miękka / 2016 / 88 str.
ISBN-13: 9781539188483 / Francuski / Miękka / 2016 / 88 str.
...Si la liberte du negre asservi est nulle, en revanche, par un monstrueux manque de logique, sa responsabilite est grande; pour les droits il est une chose, mais pour les devoirs il redevient homme; il est cense moralement libre lorsque sa liberte peut le faire condamner au fouet ou a la mort. La loi et la volonte du maitre lui imposent un grand nombre d'obligations et le punissent severement en cas de desobeissance. Ce qui est un crime chez le blanc l'est egalement chez le negre; celui-ci meme peut commettre, d'apres la loi, toute une serie de crimes et de delits au-dessus desquels le blanc se trouve place par le privilege de sa couleur; il s'ensuit que les punitions different completement, selon qu'elles s'appliquent a un condamne de l'une ou de l'autre race. Les blancs sont en general punis de l'amende ou de la prison; les negres ne sauraient payer l'amende, puisqu'ils ne possedent rien en propre, et leurs maitres, dont ils sont la chose, le capital vivant, se refusent a les faire incarcerer, a laisser ainsi dormir leur capital sans en recueillir les interets. Il ne reste donc plus pour les esclaves, ces gens reputes infames, que deux peines infamantes: le fouet et la pendaison. Cette derniere est rarement appliquee, excepte dans les epoques d'insurrection, ou le danger des blancs exige de rigoureuses mesures de salut public; d'ordinaire les proprietaires d'esclaves font tous leurs efforts pour empecher la condamnation de leurs negres a la peine capitale, car le gouvernement ne leur paie que 300 dollars par tete de condamne, c'est-a-dire au plus le cinquieme de ce que cet esclave leur a coute. Le fouet, cet instrument si commode, les dispense le plus souvent de la triste necessite de se ruiner en laissant pendre leur propre negre. On bat, on fouette, on enleve des lanieres de chair sans que pour cela l'esclave soit en danger de mort, et apres quelques jours de souffrances et de gemissements le torture recommence son travail dans le champ de cannes ou de cotonniers..."